Interview
Marguerite et Paul de Livron, illustratrice et auteur des infographies Coco le Virus.
On voit vos BD expliquant le coronavirus aux enfants partout en ce moment mais on en sait peu sur vous…Pouvez-vous vous présenter ?
Marguerite : j’ai 26 ans et je vis depuis peu à Lausanne (Suisse) avec mon conjoint, qui a un contrat d’un an ici comme chirurgien orthopédique. Je suis psychomotricienne depuis 2015, mais j’ai décidé de mettre de côté ma profession cette année, le temps de savoir dans quel pays nous vivrons l’année prochaine. J’en profite pour me lancer dans l’illustration jeunesse !
Paul : j’ai 28 ans, j’habite en banlieue parisienne. J’ai une formation d’ingénieur généraliste mais dernièrement j’ai plutôt été barbier à Calcutta et professeur de physique-chimie remplaçant que cadre supérieur dans une entreprise.
Dans quel cadre vis-tu ce confinement ?
M : à Lausanne, le confinement n’est pas aussi strict qu’en France. Mais nous nous auto-confinons au maximum. Notre appartement est orienté plein sud avec un petit balcon, le quartier est calme, les voisins silencieux, c’est parfait pour travailler. Et nous n’avons pas d’enfants, alors je suis tranquille…! Mon conjoint, lui, continue de travailler, mais avec un rythme bien plus cool qu’avant le confinement.
P : sentant venir le confinement, je suis parti veiller sur notre grand-mère en Dordogne. J’ai gagné au change parce qu’en terme de qualité de vie, ça n’a rien à voir d’être confiné à la campagne ! Et puis avec un chat, un chien et 2 perruches nous sommes en bonne compagnie ! Enfin je suis entouré de nature, ce qui semble inspirer mon âme de petit poète lorsque j’écris les textes les BD qu’illustre Marguerite.
Tes petits bonheurs en confinement ?
M : prendre le soleil sur le balcon, manger des repas que je n’ai pas préparés, voir mes plantes sortir de l’hiver et montrer leurs nouvelles feuilles ! Et puis, je laisse la fenêtre grande ouverte pour entendre les cris des enfants du quartier lorsqu’ils sortent de leurs « cocons » pour se défouler. A défaut d’entendre des oiseaux…
P : avoir le temps d’avancer sur des bricolages. Il y a plein de chose à faire chez mémé ! Et n’avoir pas d’autre choix que de vivre au jour le jour tant que le confinement durera.
En quoi ton job est une ressource pour vivre ce confinement ?
M : mon nouveau job d’illustratrice de Coco le Virus est une grande ressource, puisque depuis le début du confinement, je ne fais que ça et ça ne me dérange pas, au contraire! Nous avons commencé nos BD le week-end du 15 mars, et depuis, c’est du non-stop. Je crois que Paul ne me contredira pas… On n’a jamais passé autant de temps devant les écrans. Ça a donc évidemment du bon (la productivité) et du moins bon (les yeux qui piquent, le sommeil un peu perturbé !). Ce qui fait du bien et nous sort de nos isolements, c’est lorsque l’on reçoit des messages de remerciements et d’encouragements, des dessins d’enfants, des témoignages des dialogues qui ont pu se créer entre parents et enfants…
P : en effet, je ne peux pas contredire Marguerite ! On est heureux de pouvoir nous rendre utiles auprès d’enfants que nous ne connaissons pas, d’instituteurs et institutrices, de psychologues… C’est très bon pour notre moral !
As-tu des moments de craquage dans la journée qui t’aident à tenir ?
M : pas vraiment, mais j’ai parfois des crises de (fou) rire le soir, ça doit être ça ! Un peu comme tout le monde, j’ai absolument besoin de nature, par contre. C’est dur d’être dans un si beau pays et de ne pas pouvoir le découvrir et randonner… Alors je fais des aller-retours dans les escaliers de l’immeuble.
P : ce sont les heures à travailler devant les écrans qui, s’accumulant, deviennent dures. Et alors un peu de jardinage et ma tête se vide, je ne pense plus au boulot et ça va mieux !
Une habitude de confinée que tu aimerais garder pour après ?
M : garder un vrai rythme de travail, même si c’est pour travailler sur des projets d’illustration complètement différents de celui de Coco le Virus (il y aura forcément une fin!). Et pourquoi pas, continuer à travailler en binôme avec mon frère ?
P : oui, pourquoi pas écrire un peu de temps en temps ! L’aventure Coco le Virus m’a fait complètement découvrir cette activité à laquelle je ne m’étais absolument jamais adonné auparavant !
La question que tu te poses en ce moment ?
M : quand est-ce que je vais pouvoir retraverser la frontière franco-suisse pour voir famille et amis ?
P : c’est quand même sympa la campagne, où est-ce que je pourrais aller vivre ailleurs qu’en banlieue parisienne ?
Merci à vous deux!
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