- Est-ce que vous pourriez présenter l’équipe du Défi des Femmes ?
Pascale : « Le Défi des Femmes Aujourd’hui est une association, a politique et a confessionnelle, née de l’enthousiasme suscité par le colloque parisien du 14 octobre 2017 :« Le Défi des Femmes Aujourd’hui, Femme et Foyer : Le Bon Choix au Bon Moment ». L’équipe du Défi des Femmes Aujourd’hui est constituée de 4 femmes, Pascale, Axelle, Angéline, et Louise, des années 1950, 60, 70 et 80. Elles se sont retrouvées pour lancer, avec la fougue et l’énergie de leurs 4 générations, un nouveau projet en incluant cette fois-ci les hommes dans leur réflexion. »
- Quel est le thème du prochain Défi et pourquoi l’avez-vous choisi ?
Pascale : « La société va mal, les couples se déchirent. Nous avons choisi notre titre « Masculin-Féminin : Duel ou Duo? » pour repenser la relation homme femme malmenée et fragilisée, ouvrir des pistes d’action et de réflexion et passer à l’action au sein du couple de la famille de l’entreprise et de la société, et ce dans une perspective d’apaisement. Avec les hommes ca change quoi ? ça change tout ! »
Axelle : « Nous avons constaté que le 21ème siècle voit émerger des femmes indépendantes, à l’aise dans leur travail et prêtes à remplir tous les rôles… en même temps qu’un effacement de la place des hommes. Finalement, nous nous sommes posées la question en ces termes : « Avec les hommes, ça change quoi dans nos vies de femmes » Et nous avons toutes répondu, intuitivement : « mais ça change tout » ! Aujourd’hui, le colloque est là pour le prouver en quelque sorte…
Angeline : « En ce qui me concerne, j’ai rejoint l’équipe au cours de la préparation de la saison 2 et n’ai donc pas choisi le thème. Après le 1er colloque sur un sujet exclusivement féminin (ou presque), il nous est paru comme une évidence d’inviter les hommes au deuxième. Une société se construit avec des hommes ET des femmes, ensemble, tout en respectant l’essence de chacun. Non, les femmes ne s’opposent pas aux hommes ni vice versa. Hommes et femmes, nous ne sommes pas faits pour être ennemis mais pour grandir l’un à côté de l’autre, dans le couple, l’entreprise et la société. »
Louise : « Je suis pour ma part effarée et attristée du nombre de couples avec enfants qui se séparent autour de moi, au bout de 5 à 10 ans de mariage. Partout on vous vend l’amour, « l’encouplement », le plaisir immédiat, tout le monde cherche le grand amour, et en même temps les séparations n’ont jamais été aussi nombreuses. Les violences faites aux femmes perdurent, et elles sont un scandale. Mais tous les hommes ne sont pas des porcs. La femme a gagné, et heureusement, son autonomie grâce aux combats féministes de nos grands-mères et en même temps aujourd’hui tout cela semble se retourner contre elle. La femme est finalement sommée de faire comme un homme, mais en continuant de tout gérer de front : couple, enfants, carrière … Les femmes sont nombreuses à se noyer autour de moi… En accusant les hommes d’être responsables de tous leurs maux ! Certains, certes, ont une attitude inacceptable et cela est un scandale qui doit être fermement condamné. Mais toutes les femmes ne sont pas des victimes. Et si la solution, au lieu de taper sur les hommes, c’était aussi d’apprendre en amont à leur faire de la place. Et si en entreprise et dans la société aussi, on apprenait tout simplement à se parler entre hommes et femmes ? C’est à cette problématique que modestement notre colloque tente de répondre. »
- Comment chacune d’entre vous transmet ou a transmis les valeurs liées au masculin et au féminin à ses enfants?
Pascale : « Pour moi la famille est une » petite société » et quand on a la chance d’avoir une famille nombreuse, on a beaucoup de choses à transmettre pour mettre ses enfants « sur les rails » et qu’ils soient aptes à vivre en société plus tard.
Les valeurs liées au masculin et au féminin sont précieuses et indispensables à notre vie en commun. Il faut, à mon sens, beaucoup d’écoute, de temps, de respect pour comprendre l’autre, découvrir ses talents et ses différences. A nous parents, dans cette vie au quotidien qui n’est pas toujours calme et facile, de prendre le temps de l’écoute, de la disponibilité, de la mise en place d’un respect mutuel entre enfants. C’est dans cette confrontation, dans cette vie en famille qui, j’en suis persuadée, est une vraie richesse pour eux, que nos enfants découvriront l’autre dans ses différences et ses richesses. »
Axelle : « Pour moi, la transmission se fait à deux voix, celle de l’homme et celle de la femme. J’insiste là-dessus : c’est bien d’abord par l’exemple que les enfants découvrent les valeurs du féminin et du masculin. Faire de la place à l’homme, sortir de la toute-puissance féminine est également très important. Il me semble surtout que si je suis bien dans mon identité de femme, et mon homme idem, la transmission se fera d’elle-même… Ensuite, selon les époques, les rôles peuvent évoluer, les façons de faire différer – ma propre mère est par exemple extrêmement surprise de voir que mon homme repasse lui-même ses chemises ! – mais il y a des constantes qui demeurent. »
Angéline : « Pour ma part, mes enfants sont encore jeunes mais…ils commencent à grandir et cela va très vite :-). Depuis que je ‘vis’ le défi, je suis très attentive et je me pose énormément de questions sur la transmission. La société évolue, les rôles du père et de la mère ne sont plus aussi ‘traditionnels’ qu’avant – un père transmet à son fils le courage et la force et la mère à sa fille la douceur, le don de soi – c’est un peu cliché, je l’avoue. Ceci étant, et vous allez me trouver un peu ‘vieux jeu’, mais je crois dans le rôle du père protecteur de la famille et celui de la mère, qui veille sur ses petits. On retrouve ici les valeurs du masculin et du féminin, à adapter à chaque famille évidemment et aux enjeux de la société. Mais ce qui compte par-dessus tout, c’est le réservoir de nos enfants que nous devons remplir d’amour, de tendresse, d’admiration, de câlins…et ce en permanence et ce n’est pas toujours simple. »
Louise : « C’est une très belle question ! La transmission est un sujet qui me tient à cœur. Déjà parce que chacun arrive dans la dans la société, dans la parentalité et ou dans l’entreprise porté par les modèles féminins et masculins, qu’il a eu ou qu’il n’a pas eus. Mon histoire personnelle, comme tant d’autres, est nourrie de ses failles. La maternité a été pour moi un tsunami car je manquais de repères aussi bien pour devenir mère que pour laisser de la place à mon mari pour construire sa paternité, nourri lui-même de ses propres modèles familiaux, et que je ne savais pas comment faire. Heureusement rien n’est figé, tout bouge, ce que l’on construit et par conséquent aussi ce que l’on transmet. Je ne transmets pas aujourd’hui la même chose qu’hier à mes enfants, car je n’incarne pas de la même manière ma féminité, ni mon mari sa masculinité. Je dis souvent en rigolant que tout aurait été plus simple si nous avions commencé par notre troisième enfant ! Pour moi il est très important de transmettre à nos enfants la beauté du masculin et du féminin, de leur dire qu’un garçon et une fille ce n’est pas pareil mais que nous sommes égaux en dignité et en droit. Je leur exprime qu’être une fille est une chance, qu’être un garçon est une chance, mais que nous fonctionnons différemment et que c’est parfois dur de vivre ensemble et de se comprendre. Mais que c’est justement cette différence qui est une chance, la plus belle des aventures ! »
- Est-ce que vous vivez votre féminité différemment en 2020 par rapport à une autre époque de votre vie ?
Axelle : « Je ne parlerais pas de différence, mais de déploiement, d’approfondissement de ma féminité. Ayant un âge respectable, je dirais que je (re)découvre mon féminin, qui d’ailleurs se révèle grâce au masculin. C’est mon homme qui me pousse à devenir de plus en plus féminine… Je réalise d’ailleurs avec de plus en plus d’acuité combien hommes et femmes sont différents. Je m’en étonne, parfois avec amusement, souvent avec agacement. Cette différence entre masculin et féminin est au cœur de la vie de couple, c’est essentiel de le redire ! «
Pascale : « C’est important de prendre en compte les différentes « casquettes des mères de famille » au cours de leur vie… par moment plus mères qu’épouses… la vie est longue et la féminité demeure… Etre femme c’est merveilleux, c’est un vrai job !!! »
Angéline : « Je ne sais pas si je vis plus ou mieux ma féminité qu’avant. En entreprise par exemple, je n’ai jamais été la carriériste-agressive-masculine. Je me suis toujours sentie femme mais depuis que j’ai 40 ans, c’est un peu comme si je commençais à me découvrir et j’ai besoin que mon mari me comprenne dans ma féminité, ma sensibilité et ma fragilité. »
Louise : « A l’aube de ma quarantaine même suis encore dans la trentaine, je ne suis plus du tout la même femme qu’à vingt ou trente ans. Je dirais même que je suis bien plus femme aujourd’hui que je ne l’étais. Biberonnée et convaincue par le féminisme des années 1980, jeune diplômée j’étais persuadée qu’être femme c’était se marier, avoir des enfants et faire carrière. Quelle claque lorsque devenue mère, je n’ai plus eu envie de réussite professionnelle mais de m’occuper de mes enfants ! Mais je me suis alors noyée dans la maternité oubliant ma féminité, m’oubliant tout court. Je n’avais alors pas encore compris qu’être femme ce n’était ni être exclusivement mère, il y a d’autres formes de fécondités, ni exclusivement faire carrière, ni être juste être épouse. Il y a une essence plus profonde derrière tout cela que je ne connaissais pas encore. Au bord du gouffre, ma reconstruction, ou ma construction tout court, est passée par la découverte de ma féminité. J’ai pu alors enfin pleinement habiter mon corps et devenir femme, devenir moi-même tout simplement. Cette réconciliation avec le féminin en moi est passée aussi par la redécouverte de l’amoureuse et du lien amoureux avec mon mari. Je lui laisse bien plus de place et d’espace pour vivre son masculin et exister en tant qu’homme, époux et père, et sous son regard et ses paroles dont j’ai besoin, je déploie moi-même mes ailes du féminin. Ce duo est le fruit d’un travail à deux constant, qu’il faut toujours et sans cesse nourrir et réinventer. La route est encore longue ! Et le plus beau dans tout ça c’est que cette réconciliation du féminin et du masculin rayonne aujourd’hui dans notre foyer et par ricochet sur nos enfants. Notre couple, chacun de nous pris séparément et nos enfants en sont les premiers bénéficiaires. »
- Comment va se dérouler le Defi Des Femmes version 2020?
Un colloque » sur canapé » en format digital, en toute liberté !
Une émission en libre accès pour présenter la saison 2 le 10 octobre à 10h sur notre site Internet www.ledefidesfemmesaujourdhui.com et la possibilité d’acheter les vidéos des interventions à voir et à revoir à l’infini, sans contraintes d’horaires ni de déplacement. Bientôt l’ouverte de la billetterie et des préventes, on compte sur vous !